Vingt kilomètres séparent Lisbonne de Sintra. Vingt kilomètres d’autoroute qui longe des zones commerciales et des cités dortoirs. Lorsque le car s’arrête, on est tout étonné de se retrouver dans une oasis de verdure et de fraîcheur qui domine une ville de 380 000 habitants. Les Romains, puis les Maures, s’étaient déjà établis sur ce site où ils bénéficiaient d’un microclimat et d’une situation dominante.
Plus tard, Sintra devint la résidence d’été de la famille royale portugaise et a attiré un grand nombre de riches aristocrates qui y construisirent de luxueux manoirs et villas sur tout le flanc de la colline.
Nous découvrons en début de matinée la Quinta da Regaleira, un palais construit au début du 20e siècle et son jardin exotique, le tout imaginé par un millionnaire au goût éclectique. Avec la complicité d’un architecte aux idées aussi délirantes que les siennes, il a voulu faire de sa propriété un condensé de tous les styles qu’il appréciait : gothique, Renaissance, manuélien. La franc-maçonnerie y est également présente . Le résultat est surprenant mais non dépourvu de charme.
Le palais royal, situé au coeur de la vieille ville de Sintra, domine le paysage avec ses deux cheminées coniques.
Fondé sous la domination arabe au 10e siècle afin de servir de résidence au gouverneur maure, le palais fut ensuite habité par les rois portugais pendant près de huit siècles, soit comme résidence royale d’été, soit comme pavillon de chasse. Les multiples styles architecturaux qui le caractérisent sont l’empreinte de ses propriétaires successifs. Depuis 1910, le Palais national est devenu propriété de l’Etat, mais il n’a été ouvert au public qu’au cours des années 1930, après d’importants travaux de restauration.
Nous rentrons à Lisbonne par le bord de mer et nous nous arrêtons à Estoril pour prendre un bol d’air marin tout en admirant les surfers qui s’éclatent dans des rouleaux impressionnants.
C’est jour de grande marée: les chaises-longues sont sur le point d’être prises d’assaut par les vagues et les habits des surfers sont sauvés in extremis par un surveillant de la plage.