Mercredi 4 mai
Journée espagnole. Nous passons la frontière pour rejoindre Villafafila, vaste zone protégée dans laquelle nous devrions pouvoir observer, entre autre, des grandes outardes, appelées aussi outardes barbues. Elles sont actuellement très vulnérables dans tous les pays où elles subsistent. Nous n’en avons encore jamais vues et nous nous réjouissons de les admirer dans leur milieu, à savoir les steppes, les prairies et les champs. Cet oiseau est à l’aise au sol mais maladroit en vol car il est très lourd.
Ainsi, après un trajet d’une heure et demie, nous nous arrêtons près d’un premier observatoire. De là, nous repérons quelques limicoles, tels que l’Echasse blanche et plusieurs Pluviers grands-gravelots.
Mais ce n’est pas ce que nous cherchons… Notre car poursuit donc sa route sur des chemins parsemés d’ornières qui, je dirais, sont plutôt réservés habituellement aux véhicules agricoles. Nous sommes chahutés mais qu’est-ce qui retiendrait des ornithologues chevronnés. Je ne parle pas de Monique et moi mais des spécialistes aux yeux de lynx qui repèrent le moindre petit passereau à plus de 100m!
Nous nous arrêtons dans un village abandonné, Otero de Sariegos, de nos jours, uniquement dédié à la nature.
Les bâtiments tombent en ruine mais font le bonheur d’une multitude d’espèces d’oiseaux. D’ailleurs une chevêche d’Athéna nous observe stoïquement depuis une ouverture située sur la façade de l’ancienne église. Mais le spectacle n’est pas seulement là. Nous apercevons également un simple petit talus sur lequel des guêpiers d’Europe ont creusé leur trou. Et la magie, c’est que quelques dizaines d’individus s’affairent … se posent sur une branche ou volettent à la recherche d’insectes.
En fait, nous n’avons toujours pas vu l’outarde mais ça ne saurait tarder… Ainsi quelques centaines de mètres plus loin, un cri dans le car et tout le monde descend pour voir aux jumelles les vedettes du jour. En effet, plusieurs mâles dont seules les têtes, tels des périscopes, émergent d’un champ d’orge, attirent notre attention. Nous ne voyons pas de femelles qui, probablement, couvent déjà.
Le chemin devient boueux et ce qui était prévisible, arrive: nous sommes embourbés…
Nos efforts pour pousser … le car restent vains et le chauffeur est obligé de demander de l’aide dans le village voisin. Premier essai infructueux avec un 4×4, deuxième tentative avec un gros tracteur. Ce dernier réussit enfin à nous sortir de notre situation scabreuse.
Alors que nous sommes sur le point de rejoindre une route goudronnée, notre attention est attirée par une vingtaine d’outardes qui pavanent en bordure de chemin. Spectacle magnifique qui compense largement notre longue attente à côté de notre car sous un soleil de plomb.
Nous terminons la journée par de très belles observations d’oiseaux d’eau au centre nature des lagunes de Villafafila.