A la découverte de l’avifaune du nord du Portugal du 30 avril au 8 mai
Samedi 30 avril
Deux heures de vol séparent Genève de Porto. Ciel dégagé sur la majeure partie du parcours, aucune turbulence susceptible de faire grimper notre taux d’adrénaline. En résumé : un voyage très agréable.
Premier oiseau à nous accueillir à la sortie de l’aéroport : une hirondelle de rocher, un oiseau migrateur qui, en Suisse, niche en montagne. Nous n’en croyons pas nos yeux ! Que fait-il ici, au niveau de la mer, dans des bâtiments ultramodernes ? Je vous le donne en mille: il niche entre les fentes des infrastructures du béton. En Suisse, aussi, on observe ce phénomène : des espèces programmées pour aménager leur nid dans des anfractuosités de rocher ou dans des falaises adoptent parfois des bâtiments pour pondre, tels le Faucon pèlerin, le Rougequeue noir ou le Martinet.
Dimanche 1er mai
Aujourd’hui, nous nous intéressons aux espèces vivant dans les milieux humides. Nous passons la matinée dans une zone protégée d’étangs d’eau douce qui accueille un grand nombre de Cigognes blanches, d’Ibis falcinelles, d’Echasses blanches, de Hérons pourprés …
Après ces observations fort intéressantes dans le Ria (lagune côtière) d’Aveiro, nous faisons un peu de tourisme dans la ville en ce dimanche 1er mai. Nous nous baladons dans le centre piétonnier parmi une foule impressionnante de Portugais. On dirait que toute la population des alentours s’y est donné rendez-vous. Il y a de l’animation partout, dans les rues mais aussi sur les canaux qu’empruntent des bateaux très colorés, embarcations typiques du lieu (barcos moliceiros) qui, traditionnellement, étaient utilisés pour la récolte d’algues et qui, maintenant, bichonnés par leur propriétaire, font le bonheur des petits et grands les jours de beau temps. Quelques bâtiments Art Nouveau côtoient des édifices plus modernes.
Nous quittons ce centre ville dénué de toute unité et fort bruyant pour aller installer nos longues-vues dans les marais salants qui jouxtent la ville et observer les limicoles (espèces qui cherchent leur nourriture dans la vase). Les Bécasseaux variables se comptent par centaines. Un peu plus petits qu’un Merle noir, on les repère facilement en cette période de l’année grâce à leur grande tâche ventrale noire.
Au total, nous avons repéré durant cette première journée une soixantaine d’espèces différentes.
Lundi 2 mai
Nous passons une grande partie de la journée dans notre bus moderne et confortable (14 places occupées pour une capacité de 25) pour traverser le Portugal d’ouest en est, soit 220 km à vol d’oiseau et plus de 400 km en empruntant le réseau routier.
Nous traversons des régions vallonnées, certaines recouvertes de forêts dans lesquelles dominent les eucalyptus, différentes espèces de pins et de chênes et d’autres, plantées d’oliviers, de vignes, d’amandiers … Je suis frappée par l’étendue des surfaces cultivées et la très faible densité de population regroupée dans de rares petits villages au sommet des collines.
Sur les surfaces non cultivées s’étendent cistes, genêts d’Espagne, lavandes…
Nous faisons un long arrêt pour pique-niquer au-dessus de falaises dominant le Douro. Un lieu fabuleux pour observer des Vautours fauves qui passent au-dessus de nous, au-dessous et à notre hauteur. Un spectacle magique.
Malheureusement, nous devons abandonner le spectacle car deux heures de route nous séparent encore de Miranda do Douro, la ville où nous séjournerons les trois prochains jours. Nous faisons encore un crochet sur une route très étroite et défoncée dans une gorge sauvage pour visiter un site d’observation d’espèces rupestres dont le Monticole merle-bleu que nous repérons posé sur un rocher grâce aux longues-vues.
Nous retrouvons avec soulagement une route sinueuse mais large qui suit le cours du Douro. Les versants sont raides mais partout des terrasses ont été aménagées pour permettre la culture de la vigne dont on tire le fameux Porto.
Mardi 3 mai
Nous nous déplaçons en bus d’un point de vue à l’autre sur le Douro dans les environs de Miranda. Parmi les espèces que nous y observons, je citerai le Vautour percnoptère, un vautour presque tout blanc, très rare et qui est le plus petit de son espèce.
Le matin, l’absence de soleil, un vent violent et une température avoisinant les 10 degrés tempèrent quelque peu notre plaisir d’observateurs. Après un pique-nique au bord du Douro, nous remontons dans le car pour nous déplacer en Espagne : le Douro marque la frontière entre le Portugal et l’Espagne et nous la franchissons en passant sur le couronnement d’un barrage sur le fleuve.
Les nuages font peu à peu place au soleil et c’est avec plaisir que nous marchons jusqu’à un site d’observation de Vautours fauves, situé à proximité d’un ermitage remarquablement bien entretenu.
C’est là que je prends les dernières photos du voyage avec mon appareil Fuji. L’attache de la sangle s’est ouverte, la caméra a heurté le sol caillouteux et s’est trouvée en état de mort clinique, du moins jusqu’à ce que je puisse la renvoyer au fabricant à notre retour en Suisse. Heureusement, il nous reste le compact de Martine et nos deux I-Phone !!!