Rédigé par Martine – 01 mars 2017 –
Mardi 27 février
Le temps fort du jour est, sans aucun doute, le Cap de Bonne-Espérance. Il l’est pour nombre de touristes et, pour moi, particulièrement: Bartolomeo Diaz, Vasco de Gama et tant d’autres ont été confrontés à la traitrise des flots et des rochers de cette zone plutôt inhospitalière. J’en ai tant parlé à mes élèves et, enfin, je peux mettre une image à ce lieu.
Nous quittons péniblement la ville du Cap engorgée de voitures et suivons la côte ouest pour rejoindre l’extrémité de l’Afrique. Nous passons par Camps Bay Beach, endroit branché pour touristes fortunés mais, surtout, magnifique plage de sable blanc.
Un bateau nous attend à Hout Bay pour aller observer une colonie d’otaries à fourrure sur Duiker Island. La plupart des animaux sont des mâles qui attendent l’âge auquel ils pourront se reproduire c’est-à-dire en 8 et 12 ans. L’île est à cette période de l’année très peuplée.
En approchant de l’île, une odeur nauséabonde indispose nos nez sensibles…les otaries dégagent des effluves très prononcées! Nous comprenons dès lors mieux l’expression que nous connaissons tous : « ça sent le phoque! »
Les bêtes ne semblent pas gênées par le carrousel de bateaux qui tournent invariablement autour d’elles.
Nous poursuivons notre route: la péninsule offre des paysages contrastés: reliefs accidentés, sauvages.
Plusieurs routes conduisent au cap; notre chauffeur choisit celle du col de Chapman’s peak, très spectaculaire et sinueuse, qui nous mène à l’entrée principale de la réserve du cap. Nous faisons quelques arrêts pour admirer les divers points de vue, en particulier le spectacle des falaises tombant à pic dans la mer.
Aujourd’hui, c’est encore l’été austral, l’océan Atlantique est plutôt calme. Nous apercevons enfin la longue protubérance rocheuse du Cap de Bonne-Espérance.
La légende veut qu’il s’agisse du point de rencontre des océans Indien et Atlantique qui se trouve en fait au Cap des des Aiguilles, à plusieurs kilomètres au sud.
Mais le calme est trompeur, l’endroit peut se révéler traitre et devenir une baie mortelle. Nombre de navigateurs d’autrefois et d’aujourd’hui en ont fait ou en font l’expérience.
Quelques photos plus tard, nous rejoignons l’ancien phare construit en 1857 mais qui se révéla inutile car trop haut et le plus souvent pris dans les nuages. Monique et moi grimpons à pied les 238 m qui nous en séparent. De là, nous jouissons d’une très belle vue sur l’extrémité du Cap.
Sur le chemin du retour, nous passons par Boulders Beach, endroit réputé pour sa colonie de manchots. Arrêt obligé!
Les manchots du Cap sont une espèce en voie d’extinction : entre 2004 et 2014, le nombre de couples reproducteurs a chuté de 90% dans les colonies africaines au nord du Cap, passant de 32000 à quelque 3000. La surpêche et le changement climatique sont les 2 principales hypothèses avancées pour expliquer cette disparition. L’augmentation de la température à la surface de la mer a repoussé les bancs d’anchois et de sardines plus au sud, privant les manchots de leur garde-manger. Les habitants de la côte ont aussi une grande responsabilité dans ce déclin. Longtemps, ils ont consommé les oeufs de manchots. Leur ramassage est interdit depuis 1967, mais le nombre de ces animaux bien sympathiques continue à baisser.
Pour protéger la petite colonie de la plage de Boulders des prédateurs, on a entouré le site de barrières et on a construit des passerelles en bois d’où les touriste peuvent observer, sans trop les déranger, ces oiseaux noirs et blancs à la démarche chaloupée.
Nous faisons, en rentrant, une halte à Water Front, quartier du bord de mer de la ville du Cap: magasins chics ou d’artisanat local, lieux de divertissements et restaurants occupent tout l’espace. Pas de quoi s’ennuyer!
Le repas du soir, en musique, s’il vous plait, ne nous laissera pas un souvenir impérissable!