Les Malakoffs
Articles rédigés par Martine et Monique
Jour particulier: nous allons, Monique, Bertrand et moi manger les malakoffs au restaurant « Au coeur de la Côte » à Vinzel.
Depuis longtemps, on me suggère de les goûter, ces malakoffs! Pour ceux qui n’en auraient jamais entendu parler, il s’agit de la recette d’une cuisinière de Napoléon III. Comment est-elle arrivée dans la région lémanique? Tout simplement parce que des mercenaires suisses ont participé de 1853 à 1855 dans les armées françaises au siège de Sébastopol en Crimée et à la prise du fort de Malakoff. Ils ont été nourris par ce qui est devenu une spécialité vaudoise et à laquelle ils ont donné, en souvenir, le nom de « malakoff ».
De quoi s’agit-il ? De beignets au fromage servis chauds, accompagnés de salade, cornichons, petits oignons et moutarde. Succulents mais attention à ne pas en abuser, la digestion pourrait être difficile!
Naissances inespérées
En rentrant de Vinzel, je fais un crochet par le bord du lac où j’ai observé hier un Cygne qui couvait. Et oh surprise, j’aperçois des petites boules de duvet autour de maman Cygne ! J’en dénombre cinq. Moi qui n’osais espérer l’éclosion des oeufs pendant mon bref séjour à Rolle, je suis comblée! Je retourne au camping annoncer à Martine et à Bertrand l’heureux évènement et j’en profite pour prendre mon appareil de photos. Nous nous rendons au nid et une dame, qui habite à une vingtaine de mètres, nous apprend que 6 oeufs ont éclos la veille vers 17h, qu’un des oisillons était mort-né et qu’un oeuf est encore intact. La mère le couve toujours mais ça pourrait poser un problème si elle n’amène pas les nouveaux-nés assez rapidement à l’eau: depuis quelques heures ils sont exposés au soleil et ils n’ont rien à manger. Pour ne pas déranger la petite famille, nous nous retirons et nous rentrons au camping en attendant la suite des évènements.
Le soir, avant d’aller me coucher, je retourne au nid et je constate que la situation n’a pas évolué.
Premier contact avec l’élément liquide
8 mai, 7h du matin. Je jette un coup d’oeil par la fenêtre du camping-car. Une légère brume s’étend sur le lac et estompe la rive française. Je m’habille, j’attrape mon appareil de photos et départ vers le nid. Je me cache derrière un arbre et j’observe: les oisillons sont groupés autour de leur mère et ils semblent picorer quelque chose. Après de longues minutes d’attente, j’observe la mère qui se lève et je peux voir l’oeuf qui n’a toujours pas éclos. Elle se met à émettre de petits cris et se dirige en se dandinant vers l’eau. Les poussins la suivent, hésitants, malhabiles sur leurs petites pattes. De temps à autre elle s’arrête, se retourne et, comme pour les stimuler, elle émet à nouveau de petits cris. Lorsqu’elle arrive à l’eau, elle se rend compte qu’un des oisillons suit difficilement. Nouveaux petits cris, attente … Lorsque le retardataire a rejoint le groupe, tout ce petit monde se jette à l’eau sans hésitation aucune. C’est magique … Je suis ravie d’avoir pu assister à la première prise de contact des bébés cygnes avec l’élément liquide. Tout c’est passé en douceur, sans hésitations.
Tout au long de la journée, nous observons à quelques mètres du rivage la mère qui plonge pour remuer la vase en quête de nourriture pour ses petits. Quant au père, il reste à proximité de sa petite famille et dès qu’un intrus s’approche quelque peu , il s’envole dans un bruyant battement d’ailes pour faire déguerpir l’importun !
Cet épisode de notre séjour à Rolle restera dans ma mémoire un souvenir magnifique.
8 mai, jour de l’Ascension et de la fête de mères
Toujours le beau temps et, cerise sur le gâteau, les températures sont à la hausse. Et, par de telles conditions, quelle chance de pouvoir contempler le lac et les montagnes savoyardes depuis son lit!
Ce dimanche de l’Ascension et de fête des mères se devait d’être un jour actif après la journée « malakoffs ». Nous partons donc tous les trois à vélo, par la route suisse, pour le château de Prangins (www.nationalmuseum.ch), l’idée étant d’en visiter les jardins. C’est aussi l’occasion de pédaler un peu et d’aligner des kilomètres.
Arrivés à destination, nous jetons un coup d’oeil très rapide au jardin … potager. Moi qui imaginais un jardin à la française, je suis plutôt déçue du voyage! Par contre, la vue sur le lac est somptueuse de la terrasse du château.
Nous décidons de rentrer par la route du vignoble plus vallonnée ce qui implique un effort soutenu. Nous faisons quelques haltes pour détendre nos fesses!
De retour à Rolle et après un détour par le marché artisanal se déroulant sur la pelouse du château, nous regagnons le camping afin d’attendre l’arrivée d’Yves. En cette journée de fête des mères, il a décidé de nous rejoindre et de nous apporter un succulent « Eclat », spécialité du pâtissier – confiseur Lucien Moutarlier. Un régal!
Nous passons la fin d’après-midi en grandes discussions toutes aussi intéressantes les unes que les autres, passant des bienfaits d’une alimentation saine et équilibrée aux aliments à privilégier ou à bannir, à l’influence des lobbys en politique, aux nouvelles trouvailles de nos politiciens en matière d’impôts… et j’en passe.
Invités par Bertrand, nous allons manger féra et brochet du lac sur la terrasse d’un restaurant du port de Rolle. La soirée se passe donc très agréablement.
Voilà, notre escapade avec le camping-car prend fin demain ainsi que, pour l’instant, notre premier carnet de voyage.
A bientôt pour d’autres moments de partage.